La calvitie : De quoi s’agit-il ?
La calvitie est une pathologie bénigne qui se traduit par une chute ou perte accrue et progressive des cheveux. Le terme médical retenu pour la désigner est l’alopécie. Lorsqu’elle affecte la femme, la calvitie entraîne la diminution de la densité, voire l’absence de chevelure au-dessus du crâne.
Il est question de calvitie lorsque la chute de cheveux excède la fréquence normale inhérente au cycle de vie des cheveux. En effet, d’après ce cycle, il est concevable de perdre 40 à 100 cheveux par jour.
La calvitie ou alopécie est très récurrente chez les hommes et rend totalement chauves la plupart des sujets atteints. Moins médiatisée parce que moins sévère, la calvitie chez les femmes a pourtant un taux de prévalence assez élevé. Ce phénomène affecte environ :
- 3% de femmes se trouvant dans la vingtaine ;
- 17% des femmes entre 40 et 59 ans ;
- 25% des femmes de plus de 60 ans.
Les causes d’une calvitie chez la femme
Plusieurs facteurs sont à la base d’une chute excessive de cheveux chez la femme. Certains provoquent une alopécie temporaire tandis que d’autres entraînent une perte définitive d’une grande partie de la masse capillaire.
La génétique
La calvitie chez la femme est dans la plupart des cas héréditaire. Elle est alors appelée alopécie androgénétique féminine.
Dans ce cas, le cuir chevelu, les follicules pileux ainsi que la fibre capillaire développent, selon le patrimoine génétique du sujet, une grande sensibilité aux hormones androgènes. En médecine, ce phénomène est appelé l’hyper-androgénisme.
Il s’en suit une accélération du cycle de vie des cheveux aboutissant à un épuisement des follicules qui sont à l’origine de la chevelure.
Un déséquilibre hormonal
L’autre cause récurrente de la calvitie chez la femme est le dérèglement hormonal qui survient à certaines périodes de sa vie. Ce dérèglement peut survenir lors :
- Du changement ou de la suspension de la prise de pilule contraceptive ;
- D’une grossesse ;
- D’un accouchement ;
- De la pré-ménopause ;
- De la ménopause.
Les ovaires et les glandes surrénales secrètent à ces périodes une grande quantité d’hormones androgènes. Cette sécrétion affecte le cycle de vie normal des cheveux et conduit à une perte irrégulière des cheveux.
Une carence en nutriments
Une alimentation déséquilibrée et l’anorexie font également partie des causes de la calvitie chez la femme. Un régime alimentaire pauvre en vitamine B, en zinc ou en sels minéraux est susceptible d’accélérer la chute de cheveux.
Le manque d’autres nutriments dans l’organisme en est aussi un facteur important. Les nutriments concernés sont :
- Le fer ;
- Le magnésium ;
- La méthionine ;
- La cystéine.
Le stress
Qu’il soit fréquent ou occasionnel, le stress peut être une cause de la calvitie chez la femme. Lorsque la femme est stressée, son corps produit des hormones telles que :
- L’androgène surrénalien ;
- Le cortisol ;
- L’adrénaline.
Le taux élevé de ces hormones entraîne une contraction des vaisseaux sanguins au niveau des racines des cheveux. Cette contraction participe par la suite à l’affinement suivi de la chute des cheveux.
Tout comme le stress, l’angoisse et d’autres troubles psychologiques peuvent influencer directement l’appauvrissement du cuir chevelu.
Un mauvais traitement des cheveux
Des habitudes consistant à pratiquer des coiffures trop serrées ou à employer des attaches agressives pour les cheveux peuvent provoquer à la longue une perte de cheveux. Cette forme de calvitie chez la femme est appelée alopécie de traction.
Avec des tresses trop lourdes ou tendues, les racines des cheveux sont en effet éloignées de la zone où elles sont irriguées par les vaisseaux sanguins. Les follicules pileux sont ainsi affaiblis, incapables de reproduire de nouvelles tiges de cheveux suffisamment résilientes.
Les autres causes possibles
Hormis ceux cités précédemment, il existe nombre de facteurs qui peuvent également être à la base de la perte de cheveux chez la femme. Les plus connus parmi eux sont :
- Les changements de saisons notamment à l’orée du printemps et de l’automne ;
- La prise de médicaments tels que les antithyroïdiens et les anticoagulants ;
- La consommation de tabac ;
- La chimiothérapie ;
- Une fausse couche ;
- Le diabète ;
- Une fièvre élevée et continue ;
- L’hypo et l’hyperthyroïdie.
Certains de ces facteurs sont susceptibles d’entraîner une calvitie jusqu’à un niveau très avancé.
Les différents stades d’une calvitie chez les femmes
L’évolution d’une calvitie ou alopécie androgénétique féminine s’effectue en trois étapes d’après le docteur Ludwig.
En termes techniques, les spécialistes parlent des trois stades de l’échelle de Ludwig. Ces stades servent généralement à déterminer le niveau de gravité du phénomène en vue d’adopter une mesure corrective.
Stade 1 : La diminution
Ce stade correspond au début de l’alopécie et se traduit par une diminution diffuse de la densité des cheveux au niveau du vertex, c’est-à-dire du sommet du crâne. Cette perte provoque un éclaircissement doux et continu du cuir chevelu.
Elle s’accentue le long de la raie médiane. Sans toucher la ligne frontale, elle laisse au pire des cas un espace presque garni de 1 à 3 cm entre la raie médiane et la lisière frontale.
Stade 2 : La raréfaction
À ce stade, la calvitie chez la femme est plus prononcée. Il y a une raréfaction de cheveux autour de la raie médiane qui permet de voir nettement le cuir chevelu. Dans la zone du vertex, quelques cheveux courts, minces ou de couleurs gris ou blanc peuvent être remarqués.
Aussi, l’espace garni jusque-là entre la raie médiane et l’arrière du front diminue progressivement.
Stade 3 : La quasi-absence de cheveux
Le stade 3 de l’échelle de Ludwig représente le niveau critique d’une calvitie chez la femme. Ici, l’alopécie est quasi-totale dans la zone du vertex. Les cheveux qui s’y trouvent sont majoritairement très courts et trop fins.
Le cuir chevelu est donc plus exposé et seule une mince bande capillaire sépare la zone dégarnie du front.
Les solutions pour remédier à la calvitie chez la femme
Pour envisager une solution, un examen capillaire appelé trichoscopie digitale est recommandé pour confirmer qu’il s’agit bel et bien d’une alopécie androgénétique. Par la suite, en tenant compte du niveau du phénomène sur l’échelle de Ludwig, le traitement adéquat est proposé au sujet atteint.
Les médicaments
Le traitement médicamenteux le plus fréquent en cas de perte excessive de cheveux est le Minoxidil 2%. Il est adapté pour le stade 1 de l’échelle de Ludwig et favorise la normalisation du cycle pilaire, voire l’arrêt de la chute de cheveux.
De plus, la prise des comprimés comme l’Aldactone, le Viviscal ou l’Alpharegul permet de remédier à la perte excessive des cheveux.
La greffe de cheveux
Lorsque la calvitie chez la femme est manifeste, la seule solution pour recouvrir une chevelure naturelle et durable est la greffe de cheveux. Elle consiste à prélever des follicules pileux sains depuis la zone occipitale pour les implanter sur la zone dégarnie.
La méthode de greffe Direct Hair Implantation (DHI) est réputée très efficace dans ce cas. Elle est non seulement indolore, mais également réalisée sans incision pour ne laisser aucune cicatrice. Le résultat est définitif et permet une repousse rapide des cheveux.
Les autres traitements
Moins connus que les traitements médicamenteux et la greffe de cheveux, d’autres solutions permettent de remédier au phénomène. Au nombre d’entre elles, figurent la mésothérapie et la luminothérapie.
En cas de désespoir, la perruque ou le postiche est un moyen moins onéreux pour couvrir une calvitie chez la femme.