L’alopécie féminine, un sujet souvent tabou et source d’angoisse pour de nombreuses femmes, mérite une attention particulière tant dans sa compréhension que dans ses solutions. Ce phénomène, caractérisé par une perte de cheveux plus ou moins importante, touche une part significative de la population féminine à différents moments de leur vie. Bien que moins médiatisée que l’alopécie masculine, l’alopécie féminine n’en est pas moins répandue et peut avoir des répercussions profondes sur la qualité de vie et l’estime de soi.
Calvitie Féminine : Comprendre, Diagnostiquer et Traiter les Différentes Formes d'Alopécie chez la Femme
Dans cet article, nous explorerons les différentes formes d’alopécie féminine, en mettant l’accent sur leurs causes, symptômes et traitements. De l’alopécie androgénétique, forme la plus courante, à des types plus spécifiques comme l’alopécie areata ou l’alopécie post-partum, chaque cas présente des caractéristiques et des solutions propres. Nous aborderons également les avancées récentes dans le traitement de ces conditions, soulignant l’importance d’un diagnostic précoce et d’une prise en charge adaptée pour améliorer la qualité de vie des femmes touchées par ce problème.
L’alopécie androgénétique : la perte de cheveux héréditaire
L’alopécie androgénétique féminine, souvent appelée calvitie féminine, est la forme de perte de cheveux la plus répandue chez les femmes. Elle se manifeste par un amincissement progressif des cheveux, principalement sur le haut du crâne. Si elle peut dans de rare cas commencer dès l’adolescence, elle s’aggrave avec l’âge, surtout après la ménopause.
Pourquoi cela se produit-il ?
- Le rôle des hormones et de la génétique : Même si les hormones masculines (androgènes) sont plus souvent associées aux hommes, elles jouent aussi un rôle essentiel chez les femmes. Chez certaines, une de ces hormones, la DHT peut conduire à une miniaturisation progressive des cheveux, jusqu’à ce qu’ils deviennent invisibles. Plus vous êtes sensibles à la DHT plus vos chances d’être sujet à l’alopécie androgénétique augmente, cette sensibilité est déterminée par la génétique.
- Vous êtes atteinte du syndrome des ovaires polykystique : Le syndrome des ovaires polykystiques augmente le niveau d’androgènes produit, il y a donc une concentration plus élevée de DHT dans votre corps ce qui accélère l’alopécie androgénétique.
Comment savoir si c’est mon cas ?
Le diagnostic se fait généralement en consultant un dermatologue, un trichologue ou un chirurgien spécialiste de la greffe de cheveux. Ils réalisent un trichogramme et s’entretiennent avec vous pour déterminer s’il s’agit de l’alopécie androgénétique ou d’un autre type d’alopécie féminine.
Que peut-on faire ?
- Le minoxidil, appliqué directement sur le cuir chevelu, est souvent recommandé. Il peut aider à ralentir la perte de cheveux et parfois à en stimuler la repousse.
- Traitements par voie orale : Des médicaments qui agissent contre les effets des hormones masculines, comme l’acétate de cyprotérone ou la spironolactone, peuvent être prescrits.
- La médecine capillaire : l’injection de PRP, la mésothérapie laser et la mésothérapie aux cellules souches Regenera Activa sont particulièrement indiquées pour ralentir l’avancée de l’alopécie androgénétique chez les femmes.
- La greffe de cheveux : pour les cas les plus avancés, la greffe de cheveux DHI demeure la technique la plus efficace.
L’alopécie areata ou pelade : une maladie auto-immune
L’alopécie areata est caractérisée par la perte de cheveux en plaques qui arrive souvent de manière soudaine et inattendue, Bien que non douloureuse, peut être source de stress et d’anxiété pour celles qui en souffrent.
Comprendre l’alopécie areata
Dans l’alopécie areata, le système immunitaire se retourne contre les follicules pileux. Cette attaque auto-immune cause la chute des cheveux de manière temporaire en plaque. La raison pour laquelle le système immunitaire agit de cette manière n’est pas entièrement comprise, mais la génétique semble jouer un rôle. Les personnes ayant des antécédents familiaux d’alopécie areata ou d’autres maladies auto-immunes sont plus susceptibles d’en être victime. Des facteurs environnementaux tels que le stress et certaines infections ou des traumatismes physiques ou émotionnels peuvent également déclencher ou aggraver l’alopécie areata.
Symptômes et Sévérité
L’apparition de plaques circulaires glabres, c’est-à-dire totalement chauves, est le symptôme le plus fréquent de l’alopécie areata. L’importance de la chute varie largement selon les individus : elle peut se limiter à quelques plaques localisées ou évoluer vers une perte en touchant l’ensemble du cuir chevelu (alopécie totale), voire même conduire à la disparition complète de tous les poils du corps (alopécie universelle).
Traiter l’alopécie areata
Les traitements contre l’alopécie areata cherchent à la fois à calmer l’inflammation due à la réaction immunitaire et à favoriser la repousse des cheveux. On peut utiliser des corticoïdes en crème ou en comprimés pour réduire l’inflammation. On peut aussi appliquer certains produits sur le cuir chevelu pour changer la réaction immunitaire de la peau. Enfin, de nouveaux médicaments (les inhibiteurs de Janus-kinase) qui agissent sur le système immunitaire se sont révélés prometteurs. Même si la repousse n’est pas toujours complète, ces traitements améliorent bien souvent la situation.
Vivre avec l’alopécie areata
Perdre ses cheveux à cause de l’alopécie areata peut être très difficile à vivre au quotidien. Cela affecte souvent l’estime de soi et l’image de soi. Il est donc essentiel de bénéficier d’un soutien psychologique et émotionnel pour mieux accepter cette condition.
Des solutions esthétiques existent également pour masquer les zones de pelade, comme les perruques et le maquillage capillaire. Elles permettent de retrouver une apparence capillaire normale lorsque la repousse n’est que partielle.
Un suivi médical régulier est capital pour surveiller l’évolution des plaques d’alopécie, ajuster les traitements si besoin et maintenir un moral positif. Bien que chronique, l’alopécie areata peut être prise en charge. Avec un bon encadrement médical et un soutien psychologique adéquat, il est possible de diminuer l’impact de cette maladie sur la qualité de vie.
La greffe de cheveux est-elle une option de traitement envisageable pour l’alopécie areata ?
Non, d’une part car la perte de cheveux est temporaire, d’autre part, si les causes sous-jacentes ne sont pas traitées, alors vos greffons seront aussi attaqués.
L’alopécie frontale fibrosante : de plus en plus fréquentes
L’alopécie frontale fibrosante (AFF) est une forme d’alopécie touchant la partie frontale et temporale du cuir chevelu. C’est une cause fréquente de perte de cheveux chez la femme ménopausée, mais elle peut survenir à tout âge et chez les deux sexes. Ce type d’alopécie est de plus en plus fréquent et les experts cherchent encore à comprendre pourquoi.
Qui sont les personnes les plus sujettes à l’alopécie frontale fibrosante ?
Bien que touchant plus souvent les femmes âgées, l’AFF peut concerner :
- Les femmes ménopausées
- Les personnes avec des anomalies hormonales ou immunitaires
Il existe probablement une prédisposition génétique, encore mal comprise.
Quelles en sont les causes ?
Les mécanismes conduisant à l’AFF restent mal élucidés. Plusieurs hypothèses sont étudiées :
- Rôle des hormones sexuelles (androgènes, œstrogènes)
- Anomalies au niveau des récepteurs hormonaux
- Rôle du vieillissement cutané
- Facteurs environnementaux (UV)
- Prédisposition génétique
- Mécanismes auto-immuns
De plus amples recherches sont nécessaires pour comprendre l’origine de cette alopécie.
Quels en sont les principaux symptômes ?
L’alopécie frontale est une diminution progressive de la densité capillaire au niveau frontal et temporal, avec récession de la ligne capillaire. On peut également observer une raréfaction plus diffuse atteignant le sommet du crâne. Les sourcils peuvent aussi être touchés.
Comment pose-t-on le diagnostic ?
Le dermatologue analyse le cuir chevelu pour évaluer le type et le degré de perte de cheveux. Il s’intéresse également aux antécédents médicaux et familiaux pouvant orienter le diagnostic. Quelques examens complémentaires peuvent être prescrits pour éliminer d’autres maladies.
Quelles sont les options de traitement ?
Il n’existe pas de traitement permettant une repousse complète et définitive. Cependant, certains traitements peuvent aider à ralentir l’évolution de la maladie et limiter la perte de cheveux. Les options incluent : dermocorticoïdes locaux, minoxidil, médicaments anti-androgènes, immunosuppresseurs. Leurs efficacités varient selon les individus.
Vivre avec l’alopécie frontale fibrosante
Accepter la perte de ses cheveux peut être difficile. Un soutien psychologique est souvent bénéfique. Des solutions de camouflage (perruques, extensions) permettent de masquer les zones clairsemées. Une prise en charge globale est importante pour améliorer la qualité de vie des patientes. Il n’est pas possible d’opter pour une greffe de cheveux tant que la cause sous-jacente n’est pas traitée.
L’alopécie post-ménopausique : la perte de cheveux après la ménopause
Les Causes de l’alopécie post-ménopausique
L’alopécie post-ménopausique désigne l’accentuation de la chute de cheveux survenant fréquemment après la ménopause, période marquée par d’importants changements hormonaux. Les niveaux d’hormones “mâle” les androgènes et les niveaux d’hormones femelles” les œstrogènes, s’inversent, il y a donc plus d’androgènes responsables de l’alopécie androgénétique.
Symptômes de l’alopécie post-ménopausique
Les symptômes typiques incluent :
- l’accentuation de l’alopécie androgénétique : Cela se manifeste par un amincissement des cheveux sur le dessus de la tête.
- l’Accentuation de l’alopécie frontale fibrosante : On observe un recul progressif de la ligne frontale des cheveux.
Traitements pour l’alopécie post-ménopausique
Plusieurs options de traitement sont disponibles pour gérer cette condition :
- Les traitements hormonaux substitutifs : La supplémentation en hormones, notamment en œstrogènes, peut aider à contrer les effets de leur carence.
- Les Inhibiteurs de la 5-alpha réductase : Ces médicaments aident à réduire l’action des androgènes sur les follicules pileux, ralentissant ou prévenant la perte de cheveux.
- Les traitements de médecine capillaire : des traitements tels que les mésothérapies capillaires au PRP, au laser, ou au concentré de cellules souches pilaire (Regenera Activa) sont envisageables.
- La greffe de cheveux : Si la perte de cheveux est importante, une greffe de cheveux DHI est envisageable.
L’alopécie post-partum : la perte de cheveux après l’accouchement
Les Causes de l’alopécie post-partum
Après l’accouchement, de nombreuses femmes expérimentent une perte de cheveux temporaire, connue sous le nom d’alopécie post-partum. Elle est principalement due à des changements hormonaux :
- La Chute de progestérone : Après l’accouchement, le niveau de progestérone diminue rapidement.
- L’Augmentation de prolactine : La prolactine, une hormone qui stimule la production de lait, augmente, ce qui peut également influencer la santé des cheveux.
Symptômes de l’alopécie post-partum
Les femmes peuvent remarquer une perte de cheveux généralisée, souvent 2 à 4 mois après l’accouchement. Cette perte est généralement temporaire et se manifeste par un amincissement des cheveux sur l’ensemble du cuir chevelu.
Traitements pour l’alopécie post-partum
Bien que cette condition soit généralement temporaire et se résolve d’elle-même, des traitements hormonaux peuvent être utilisés pour aider à équilibrer les niveaux hormonaux et favoriser la repousse des cheveux.
Conseils pour gérer l’alopécie post-partum
- Utiliser des soins capillaires doux : Utiliser des produits doux pour les cheveux et éviter les coiffures qui tirent ou stressent les cheveux.
- Consultez un médecin si la perte de cheveux est sévère ou persistante, il est conseillé de consulter un médecin pour exclure d’autres causes possibles.
- Adopter une alimentation équilibrée : Une alimentation riche en nutriments essentiels peut soutenir la santé des cheveux.
- Faites preuve de patience : vos cheveux repoussent quand vos hormones se rééquilibrent.
Alopécie de traction : la perte de cheveux liés au pratiques capillaires
Causes de l’alopécie de traction
L’alopécie de traction est provoquée par des tractions répétées et prolongées exercées sur le cuir chevelu, à l’origine d’une dégénérescence progressive des follicules capillaires.
Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine de ces tractions excessives :
- Les Coiffures serrées : les queues de cheval ou chignons très serrés, les tresses plaquées, les couettes tirant sur la racine des cheveux sont des causes fréquentes d’alopécie de traction.
- Les Extensions capillaires : le port prolongé d’extensions, surtout si elles sont fixées avec des techniques agressives pour le cuir chevelu, peut induire une tension continue délétère.
Symptômes et manifestations
- Plaques localisées : on observe des plaques glabres bien délimitées, notamment dans les zones temporales et frontales soumises aux tractions.
- Raréfaction diffuse : à un stade évolué, l’alopécie de traction donne une impression de chevelure globalement plus clairsemée et amincie dans les territoires atteints.
Préconisations et traitements
La première étape est de faire cesser rapidement toute source de tractions excessives sur le cuir chevelu afin de stopper l’aggravation. Si l’alopécie est encore récente, une repousse spontanée est possible. Des traitements locaux à base de minoxidil ou de corticoïdes peuvent être envisagés. En cas de traction prolongée ayant conduit à une destruction complète des follicules, la perte de cheveux pourra cependant être définitive. La prévention est donc capitale en cas de coiffures à risque, ainsi qu’une consultation précoce aux premiers signes évocateurs. Une greffe de cheveux est possible.
L’importance d’un diagnostic et d’une prise en charge précoces
Devant une chute de cheveux chez la femme, il est primordial de consulter rapidement un dermatologue afin de déterminer précisément le type d’alopécie en cause ainsi que son stade évolutif. Un diagnostic précoce permet en effet de mettre en route au plus tôt le traitement le plus adapté au mécanisme physiopathologique identifié. Les chances d’efficacité seront ainsi optimisées, augmentant les possibilités de stabilisation voire de repousse capillaire.
Par ailleurs, bien comprendre ses causes et son évolution probable offre à la patiente une meilleure appréhension de sa situation. Elle sera ainsi plus à même de mettre en place des stratégies d’adaptation sur le plan psychologique pour faire face à cette épreuve.