La greffe de cheveux est une intervention chirurgicale qui consiste à prélever des follicules pileux sur zone donneuse, le plus souvent à l’arrière du crâne, pour les réimplanter sur une zone receveuse dégarnie. Cette technique permet de camoufler durablement l’alopécie androgénétique. Au fil des années, les techniques de greffe capillaire se sont perfectionnées, faisant de cette intervention une procédure sûre et maîtrisée. Néanmoins, comme pour tout acte chirurgical des effets secondaires peuvent survenir. Ils peuvent être transitoires ou permanents, apparaître immédiatement après l’intervention, plusieurs semaines ou plusieurs mois après. Il est important d’être conscient des risques encourus avant de se lancer. Cet article vous éclairera sur les différents effets secondaires possibles après une greffe de cheveux, leur gravité, leur fréquence d’apparition, mais aussi sur les moyens de les prévenir et de les traiter.
Les effets secondaires possibles d'une greffe de cheveux
Les effets secondaires bénins précoces et fréquents
Parmi les effets secondaires les plus courants suite à une greffe de cheveux, certains sont bénins et surviennent dans les jours ou semaines après l’intervention.
On retrouve notamment :
- Des douleurs légères au niveau des zones de prélèvement et d’implantation. Elles sont causées par les micro-incisions créées pour extraire et implanter les greffons. Ces douleurs s’apparentent à des sensations de brûlures ou de picotements. Ces douleurs sont bien maîtrisées par des antalgiques classiques.
- Des gonflements (œdèmes) modérés au niveau du visage et des yeux. Ils sont liés à l’inflammation post-opératoire pouvant provoquer une rétention de liquides physiologiques. Ils apparaissent dans les 24 à 48h après la greffe de cheveux et sont traités par des anti-inflammatoires et des soins locaux. Au bout de quelques jours, les œdèmes se résorberont naturellement. Ils peuvent être source d’inconfort pour le patient mais demeurent bénins.
- L’apparition de petites croûtes sur les points de greffe durant la cicatrisation. Elles se détachent d’elles-mêmes en moins de deux semaines.
- Des démangeaisons sur la zone greffée lors de la cicatrisation. Elles surviennent généralement une semaine après l’opération et font suite à la formation de croûtes. Des shampoings apaisants permettent de soulager ces démangeaisons qui font partie du processus de cicatrisation.
- Une chute de cheveux passagère (le shock loss) peut survenir au niveau de la zone implantée ou dans les zones adjacentes. Ce phénomène est lié au traumatisme de l’intervention qui provoque une mise au repos des follicules. Les cheveux repoussent normalement par la suite.
Bien que désagréables, ces effets secondaires précoces après une greffe de cheveux sont bénins et se résorbent sans séquelle.
Les effets secondaires bénins tardifs et fréquents
Des cicatrices disgracieuses font partie des effets secondaires tardifs possibles après une intervention :
- Avec la technique de greffe dite “FUT” par prélèvement d’une bandelette de cuir chevelu, une cicatrice est inévitable à l’arrière du crâne. Elle reste généralement dissimulée par les cheveux, mais malgré les précautions du chirurgien, il peut rester une fine ligne blanche plus visible. Cela arrive dans environ 5% des cas avec FUT. Le DR. CINIK déconseille cette technique aujourd’hui dépassée.
- Après une greffe FUE, des micro-cicatrices ponctuelles peuvent se voir si on rase le crâne. Elles sont cependant très discrètes.
- Une légère perte de sensibilité au niveau des zones greffées qui disparaît après un certain temps.
Bien que persistants, ces effets secondaires tardifs d’une greffe capillaire restent bénins et localisés. Ils sont facilement supportables au regard des bénéfices de l’intervention en termes de reconstruction durable du cuir chevelu.
Les effets secondaires graves, précoces et rares
Bien que les greffes de cheveux soient des interventions de routine, certaines complications plus sérieuses peuvent survenir dans de rares cas.
Parmi les effets secondaires survenant peu après l’opération, on distingue :
- Des saignements importants, qui peuvent nécessiter une intervention d’urgence. Ils sont estimés à moins de 1% des greffes et sont favorisés par des troubles de la coagulation ou la prise de certains médicaments. Il est donc absolument nécessaire de faire part de tous troubles de la coagulation à votre chirurgien avant l’intervention. Cela déterminera votre éligibilité à la greffe de cheveux.
- L’apparition de petites pustules inflammatoires (folliculite) au niveau des greffons est possible lors de la cicatrisation. Ces lésions peuvent préfigurer d’une infection il faut prévenir son chirurgien si elles apparaissent.
- Des infections localisées au niveau des zones de prélèvement ou de réimplantation. Elles se manifestent par des rougeurs, un écoulement purulent, des gonflements et de la fièvre. Les germes responsables peuvent provenir du patient lui-même ou d’un manque de respect des règles d’hygiène. Un traitement antibiotique permet de venir à bout de ces infections. Il est crucial de respecter les consignes post-opératoires afin de limiter au maximum les risques d’infections.
Bien que très rares en postoperative précoce, ces complications graves imposent un respect rigoureux des consignes postopératoires les semaines suivant l’intervention.
La grande majorité des greffes capillaires se déroule sans aucun effet secondaire sérieux, mais il est utile de connaître les risques.
Les effets secondaires graves, tardifs et très rares
Parmi les complications les plus redoutées à long terme d’une greffe de cheveux, on retient :
- La nécrose tissulaire étendue au niveau des zones greffées. Il s’agit d’une destruction des tissus par manque d’irrigation sanguine. Ses causes possibles sont le tabagisme, le diabète, une infection sévère ou plus rarement un geste chirurgical agressif. La plaie nécrotique est très douloureuse et laisse des cicatrices définitives.
- La perte complète et irréversible des cheveux implantés. Elle peut survenir en cas de rejet massif des greffons avec altération durable des follicules pileux. Les mécanismes immunitaires du patient attaquent alors les tissus greffés. Ce phénomène très exceptionnel est dramatique car il anéantit tous les bénéfices esthétiques espérés de l’intervention.
Ces complications tardives graves après une greffe capillaire demeurent extrêmement rares grâce aux progrès techniques et au suivi post-opératoire rigoureux. Leur risque est estimé à moins de 0.1% toutes techniques confondues. Elles peuvent cependant représenter un coût psychologique important pour le patient, d’où l’importance de bien sélectionner le chirurgien réalisant l’intervention.
Les effets secondaires de la technique FUT
La technique de greffe par bandelette (FUT) tend à être abandonnée au profit de la FUE, bien moins invasive. La FUT implique en effet le retrait d’une large bandelette de cuir chevelu occipitale, ce qui présente des risques d’effets secondaires supplémentaires :
- Cicatrice linéaire inesthétique et difficile à dissimuler
- Risque accru d’infections et de complication de la cicatrisation
- Intervention plus traumatisante
Au regard des avancées des techniques de micro-prélèvements (FUE), la FUT apparaît clairement obsolète et aucun bénéfice ne justifie ses effets secondaires. Aucun patient ne devrait plus se voir proposer cette technique. Son abandon est recommandé par la majorité des experts.
Conclusion
En conclusion, une greffe capillaire est une technique éprouvée permettant de reconstituer durablement une chevelure sur des zones dégarnies. Bien que des effets secondaires soient possibles, leur risque reste faible entre les mains de chirurgiens compétents.
Les complications les plus fréquentes comme les douleurs, gonflements ou démangeaisons sont généralement bénignes et transitoires. Quelques précautions permettent de les limiter.
Plus rarement, des problèmes plus sérieux peuvent survenir, allant de saignements à des infections ou nécrose tissulaires dans les cas les plus extrêmes. Une sélection minutieuse du praticien réalisant l’intervention et le strict respect des recommandations post-opératoires permettent de prévenir au mieux ces complications.
Il est essentiel que le patient soit informé avant sa greffe de cheveux des risques encourus, même s’ils sont faibles. Cette transparence ainsi qu’une relation de confiance avec l’équipe médicale sont des gages de sérénité tout au long de ce parcours de reconstruction capillaire.
Avec les progrès constants des techniques chirurgicales, les effets secondaires des greffes de cheveux sont amenés à encore diminuer à l’avenir, ce qui en fera une procédure toujours plus sûre et plus accessible.