Ce que l’on appelle couramment “calvitie” est en réalité un phénomène médical connu sous le nom d’alopécie androgénétique. L’alopécie androgénétique est caractérisée par une perte de cheveux graduelle et progressive, souvent influencée par des facteurs génétiques et hormonaux. Pour évaluer et comprendre l’évolution de cette perte de cheveux, les professionnels de la santé utilisent deux échelles principales : l’échelle de Norwood-Hamilton pour les hommes et l’échelle de Ludwig pour les femmes. Ces échelles permettent non seulement de déterminer le stade de la perte de cheveux, mais aussi d’orienter les décisions de traitement.
Évolution de la calvitie : Comprendre les stades, les causes et les solutions disponibles
L’alopécie androgénétique est la cause la plus fréquente de calvitie, touchant de nombreux individus à travers le monde. Pour mieux comprendre cette condition, il est essentiel de se pencher sur ses mécanismes et ses causes.
Qu’est-ce que l’alopécie androgénétique ?
L’alopécie androgénétique se caractérise par une perte anormale des cheveux. Contrairement à la perte de cheveux normale due au renouvellement pileux naturel, les cheveux perdus en raison de l’alopécie androgénétique ne sont pas destinés à être renouvelés. Chaque jour, une personne perd en moyenne entre 50 et 100 cheveux. Lorsque cette quantité dépasse 100 cheveux par jour ou qu’une zone spécifique du cuir chevelu perd plus de cheveux que les autres, on peut considérer que la chute est pathologique, et on parle alors d’alopécie androgénétique.
Causes de l’alopécie androgénétique
L’alopécie androgénétique trouve son origine dans des facteurs génétiques et hormonaux.
- Chez l’homme : Elle résulte d’une prédisposition génétique combinée à l’action des androgènes, qui sont des hormones sexuelles mâles. En présence d’une prédisposition génétique, les follicules pileux du dessus du crâne deviennent particulièrement sensibles à l’action des androgènes, en particulier à une substance dérivée de la testostérone appelée DHT (dihydrotestostérone). Cette hormone influence le cycle de croissance du cheveu, qui dure en moyenne 3 ans pour un homme. Dans le contexte de l’alopécie androgénétique, la DHT raccourcit le cycle capillaire de certains follicules pileux, accélérant ainsi le processus de fabrication des cheveux. En conséquence, les cheveux deviennent de plus en plus fins, et le follicule finit par mourir et disparaître.
- Chez la femme : Bien que l’alopécie androgénétique soit moins courante chez les femmes, tout comme chez les hommes elle est causée par une sensibilité accrue des follicules pileux aux hormones mâles due à une prédisposition génétique. Les hormones mâles, et en particulier la DHT sont produites par les glandes surrénales et les ovaires. Même si leur taux est plus bas chez les femmes que chez les hommes, cette quantité d’androgène est suffisante pour provoquer une chute de cheveux chez certaines femmes. Tout comme chez l’homme, l’enchaînement des cycles de croissance capillaire s’accélère, entraînant un épuisement précoce des follicules pileux.
L’ âge d’apparition de l’alopécie androgénétique
L’alopécie androgénétique peut devenir plus fréquente avec l’âge. Cependant, elle peut apparaître dès la vingtaine. À 20 ans, 20% des hommes sont touchés, à 30 ans, 30% présentent des signes de calvitie, et à 40 ans, 40% d’entre eux subissent une perte de cheveux. Chez les femmes, l’alopécie androgénétique affecterait 25% d’entre elles entre 35 et 45 ans, et 35 à 45% après 50 ans. Elle peut être associée à des périodes de bouleversements hormonaux, comme la puberté, la maternité, la pré-ménopause, ou la ménopause.
L’échelle de Norwood-Hamilton : l’échelle de référence pour mesurer l’évolution de la calvitie masculine
L’échelle de Norwood-Hamilton est un outil essentiel pour comprendre l’évolution de la calvitie masculine, également connue sous le nom d’alopécie androgénétique. Avant de décrire chaque stade de cette échelle, il est crucial de comprendre son historique et son importance.
L’Historique de l’échelle de Norwood-Hamilton
L’alopécie androgénétique, ou calvitie masculine, suit un schéma défini de perte de cheveux, commençant par une récession bi temporale de la ligne des cheveux frontaux. Avec le temps, un amincissement diffus survient sur le vertex (sommet) du cuir chevelu. Avec la progression, la perte totale de cheveux dans cette région devient courante, et la zone chauve s’agrandit progressivement pour rejoindre la ligne des cheveux frontaux qui recule.
L’échelle de Norwood-Hamilton, parfois simplement appelée échelle de Norwood, est utilisée pour classer les stades de la calvitie masculine. Elle est l’une des systèmes de classification les plus largement acceptés et reproductibles pour la perte de cheveux de type masculin. Les stades sont décrits avec un numéro allant de 1 à 7, avec une variante de type A pour les cas avec une implication antérieure.
Cette échelle de mesure a été introduite pour la première fois par James Hamilton dans les années 1950 et a ensuite été révisée et mise à jour par O’Tar Norwood dans les années 1970. Bien qu’elle soit régulièrement utilisée par les médecins pour évaluer la gravité de la calvitie, elle n’est pas considérée comme très fiable car les conclusions des examinateurs peuvent varier.
Les stades de l’échelle de Norwood-Hamilton
Stade 1 : Le Début de la calvitie
À ce stade, il n’y a pas de recul significatif de la ligne des cheveux ou de perte de cheveux notable. La chevelure est dense et uniforme sur l’ensemble du cuir chevelu. C’est le stade “de référence” où la plupart des hommes ne montrent aucun signe d’alopécie androgénétique.
Stade 2 : Recul léger de la ligne capillaire au niveau des tempes
Le stade 2 marque le début du recul de la ligne frontale, principalement au niveau des tempes. Cette récession est généralement symétrique et forme un angle léger. Bien que ce soit le premier signe de calvitie, la perte de cheveux est encore très légère et peut passer inaperçue pour beaucoup.
Stade 3 : Formation du “M”
À ce stade, le recul de la ligne des cheveux est plus prononcé, formant un “M”, “U”, ou “V” inversé. La perte de cheveux est clairement visible, et les zones dégarnies au niveau des tempes sont plus apparentes. Certains hommes peuvent également commencer à montrer des signes d’amincissement sur le sommet du cuir chevelu.
Stade 4 : Perte notable de cheveux sur le vertex
La perte de cheveux devient plus prononcée au stade 4. L’éclaircissement des cheveux sur le sommet du cuir chevelu est plus évident, et une zone chauve peut commencer à apparaître. La ligne des cheveux continue de reculer, en particulier sur les côtés.
Stade 5 : Fusion des zones dégarnies
Les zones de perte de cheveux des stades 3 et 4 s’élargissent encore au stade 5. La bande de cheveux qui sépare la zone dégarnie des tempes et du sommet du cuir chevelu commence à s’amincir et à se réduire.
Stade 6 : Connexion des zones chauves
Au stade 6, les zones de perte de cheveux des tempes et du sommet du cuir chevelu se rejoignent, formant une grande zone chauve. La ligne des cheveux a reculé considérablement, ne laissant qu’une fine bande de cheveux sur les côtés.
Stade 7 : Calvitie avancée
Le stade 7 est le stade le plus avancé de l’alopécie androgénétique. À ce stade, seuls les cheveux sur les côtés et à l’arrière de la tête restent, et ils sont généralement très fins et clairsemés. La majorité du cuir chevelu est dégarnie, et la perte de cheveux est complète sur le sommet et l’avant du cuir chevelu.
Les variantes de type A de l’échelle de Norwood-Hamilton décrivent une ligne de cheveux qui recule de manière uniforme sans former le “M”, “U”, ou “V” inversé typique.
Chaque individu est unique, et la progression de la calvitie peut varier d’une personne à l’autre. Certains peuvent rester au stade 2 ou 3 toute leur vie, tandis que d’autres peuvent progresser rapidement vers les stades ultérieurs.
L’échelle de Ludwing : l’outil de mesure de l’évolution de la calvitie féminine
Chez les femmes victimes d’alopécie androgénétique, la progression de la perte de cheveux diffère de celle des hommes. Pour évaluer et classer la perte de cheveux chez les femmes, les spécialistes utilisent l’échelle de Ludwig.
Historique de l’échelle de Ludwig
L’échelle de Ludwig a été introduite en 1977 pour classer spécifiquement la progression de l’alopécie androgénétique chez les femmes. Alors que l’échelle de Norwood-Hamilton se concentre sur les modèles de perte de cheveux chez les hommes, l’échelle de Ludwig se concentre sur la perte de cheveux diffuse que de nombreuses femmes éprouvent, en particulier le long de la raie des cheveux.
Stade I de l’échelle de Ludwig – Amincissement initial le long de la raie
Au premier stade de l’échelle de Ludwig, les femmes commencent à remarquer un amincissement des cheveux principalement le long de la raie des cheveux. Bien que la perte de cheveux soit minime à ce stade, elle est principalement concentrée autour de la couronne de la tête. La perte de cheveux n’est généralement pas perceptible à l’arrière ou sur les côtés de la tête, et elle s’arrête généralement à quelques centimètres de la ligne des cheveux frontaux.
Stade II de l’échelle de Ludwig – Élargissement notable de la raie
À ce stade, la perte de cheveux devient plus prononcée. La raie des cheveux semble nettement plus large en raison de la diminution de la densité des cheveux. La perte de cheveux est plus répandue sur le dessus de la tête, mais les côtés et l’arrière de la tête conservent généralement une densité normale.
Stade III de l’échelle de Ludwig – Perte sévère avec couronne dégarnie
Le troisième et dernier stade de l’échelle de Ludwig est le plus avancé. À ce stade, la couronne de la tête peut être complètement dégarnie, avec une perte de cheveux sévère affectant principalement le dessus de la tête. Cependant, contrairement à la calvitie masculine, les cheveux à l’avant, à l’arrière, et sur les côtés de la tête conservent généralement une densité normale, même si l’amincissement peut toujours être présent.
Les solutions pour ralentir l’évolution de la calvitie
Les options de traitement varient en fonction du stade de la calvitie et du sexe du patient.
Chez les hommes
Au cours des stades précoces, notamment les stades 2 et 3 de l’échelle de Norwood-Hamilton, l’utilisation du Minoxidil est courante. Il s’agit d’un traitement topique qui peut aider à ralentir la perte de cheveux et à promouvoir la repousse. Parallèlement, le Finastéride, un médicament oral, inhibe l’action de la dihydrotestostérone (DHT), est efficace pour ralentir la progression de la perte de cheveux et stimuler la repousse mais il peut provoquer des effets secondaires lourds.
La médecine capillaire offre également des solutions prometteuses. Des traitements comme le PRP (plasma riche en plaquettes), les thérapies au laser et le Regenera Activa peuvent aider à ralentir la progression de la calvitie et à revitaliser les follicules pileux.
À partir du stade 3 de Norwood-Hamilton, une greffe de cheveux peut être envisagée. Cette procédure chirurgicale implique le prélèvement de follicules pileux d’une zone donneuse, généralement l’arrière de la tête, pour les implanter dans les zones dégarnies. Cependant, il est crucial de noter que, dans les stades avancés, notamment les stades 6 et 7 de Norwood-Hamilton, la greffe de cheveux devient plus complexe. La pénurie de follicules pileux disponibles dans la zone donneuse rend la greffe moins viable.
Chez les femmes
Le Minoxidil est également utilisé pour traiter la perte de cheveux chez les femmes. Cependant, contrairement aux hommes, l’utilisation du finastéride n’est pas recommandée pour les femmes, en particulier pour celles en âge de procréer, en raison de ses effets secondaires potentiels.
La médecine capillaire s’est avérée bénéfique pour les femmes. Les traitements, en particulier le Regenera Activa, ont montré des résultats satisfaisants. Ils peuvent aider à ralentir la progression de la perte de cheveux et à stimuler la repousse.
Pour les femmes qui atteignent le stade le plus avancé de l’échelle de Ludwig, le stade 3, une greffe de cheveux peut être envisagée. Cette procédure peut aider à restaurer la densité capillaire, redonnant ainsi confiance et estime de soi.